Résumé=Remontons toujours le Brahmapoutre et ses bancs de sable. Visitons Kuru G dans une vallée latérale, puis Gyatsa G. Quittons le fleuve pour franchir le col Podrang la. Verrons Lagyari G et visiterons Rong G avant de trouver un guesthouse à Sangri.
Nang Dz. Nous trouvons un café dans une sorte de bar moderne avant de prendre la route. Le temps est couvert.
Le matin il faut se laver à l'eau froide. Le petit déjeuner est frugal et nous espérons relier Tsetang dans la soirée. Nous avons ainsi rattrapé une de nos deux journées de retard.
Passons quelques villages de l'autre côté du Brahmapoutre et à Dromta quittons cette vallée pour remonter une rivière qui conduit vers le sud au monastère de Namgyel gompa.
La route est à nouveau épouvantable. Nous traversons 2 petits villages avant d'arriver au monastère.
Le monastère de Kurap Namgyel est en plein village, et les gens ici l'appellent Kuru gompa. Il aurait été créé par le second Dalaï-lama et reconstruit par le 5ème.
L'accueil est comme précédemment chaleureux.
Sur la grande route, les fondrières sont moins nombreuses, mais il faut une sacrée santé pour résister.
Nous revenons dans la vallée du Brahmapoutre que nous remontons. Les bancs de sables sont nombreux et peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres de hauteur. Nous arrivons à Gyatsa qui est situé a mi chemin de la route et du fleuve.
Le monastère est au milieu de la ville tibétaine, un peu à l'écart du centre, entre la grand route et le fleuve. Il a été reconstruit à 50m de celui détruit par les Chinois. Il a environ cinquante moines. Toujours la même disposition. Il y a des moines qui récitent des sutras dans le Dukhang, d'autres qui préparent des tormas et un troisième groupe qui joue de la musique avec notamment les longues trompes tibétaines à l'étage. On nous dit que la ville est interdite aux étrangers. Cet ancien monastère fut Kargyupa avant de passer Gelugpa à l'époque du 5ème Dalaï-lama.
Peu après Gyatsa nous quittons le Brahmapoutre pour suivre une rivière qui mène au col de Podrang la à 4937 mètres.
En haut du col, des cairns et des banderoles ceintes de lungtas claquent dans le vent. Le paysage qui s'offre à nous sera le plus grandiose de notre voyage. La vue est entièrement dégagée et le ciel est d'une grande pureté.
L'horizon sur 360° est une succession de cimes enneigées sur une grande profondeur, leur nombre est vraiment incalculable, plus d'un millier sans doute. Notre esprit cartésien ne pouvait l'imaginer, mais elles sont bien présentes. Fascinant, inoubliable! Comme le navigateur qui traverse sur sa frêle embarcation les 50èmes rugissants et qui se sent bien petit par rapport à la force des éléments et de la nature, le voyageur se sent bien humble devant la beauté et la force de certains paysages. Et au-dessus, bien sûr, pour les tibétains, s'étend le royaume des dieux...
La descente se fait avec moins de lacets que précédemment et en abordant le bas de la vallée les villages vont exploiter la moindre surface cultivable disponible. A l'intersection d'une vallée en provenance du sud, la vallée s'élargit et nous arrivons dans la ville nouvelle de Chusum, l'ancien Lagyari Dz. Ici, pas de rue, apparemment aucun bâtiment moderne chinois, mais des maisons tibétaines éparpillées dans l'espace sur près d'un kilomètre carré.
Lorsque nous arrivons au niveau du monastère qui est à gauche de la route et en retrait, nous nous arrêtons près d'une maison en construction. La rivière de Lagyari coupe la ville en deux ainsi que l'accès du monastère. Il n'y a ni pont, ni passage à cet endroit, ni plus loin. Le guide discute alors avec les ouvriers qui participent à la construction de la maison. Renseignements pris, nous ne pouvons accéder au monastère ce soir.
Les maisons sont construites en briques d'argile sur une base en pierres et les façades sont crépies à la main avec un torchis qui est appliqué par des femmes. Les gens parlent et parfois chantent en choeur avec une certaine bonne humeur. Il semble qu'ils savent exercer tous les métiers et que c'est tout le quartier qui participe à la construction, comme c'était le cas dans nos campagnes jusqu'au 19ème siècle.
Nous en sommes réduits à photographier le monastère à distance. A ce moment, le GPS cesse de fonctionner. Je reprends la notice et après une demi-heure de route, je fais arrêter le Toyota et finis par le re-initialiser. La vallée se rétrécit et devient plus sinueuse, peu de vallées latérales, la route passe à une seule voie. Nous revenons sur la vallée du Brahmapoutre, traversons le village de Rong et sur la gauche sur la crête, apercevons l'ancien fort ou Dzong en ruines.
Derrière le village nous découvrons le monastère de Chakarchöde gompa qui est gelugpa et contient une belle statue de Cakyamuni. Après sa visite nous reprenons la route de Tsetang. Mais quand nous arrivons au niveau d'un grand pont qui traverse le Brahmapoutre nous traversons celui-ci en vue de gagner la ville nouvelle de Sangri qui se trouve située juste après. Il y a un guesthouse. Ici encore des inspecteurs chinois de la Sécurité arrivent dans notre chambre pour nous signifier que la ville est interdite aux étrangers. Mais ils sont obligés de nous accepter puisque le permis prévoit la visite de Dzinchi. Une nouvelle fois le chauffeur nous a fait venir ici et non à Tsetang car il souhaite passer la nuit avec des filles qu'il connaît dans cette ville. Dans le café où nous dînons, on ne lui refuse rien. J'achète dans la rue des cuisses de poulets grillées à un marchand ambulant qui sont autant délicieuses que leur aspect est inquiétant. Cela améliore grandement le menu déjà commandé. Heureusement que Monique n'est pas là, elle nous aurait gâché la soirée.