Résumé=Nous quittons Shetongmön pour Shigatse visitons Narthang G ou ce qu'il en reste avant de nous arrêter dans un guesthouse à Rasa.
Nous partons assez tôt de la ville.
Je pourrai photographier Tarting Gompa depuis le milieu de la plaine, mais la distance est grande, 5 kilomètres peut-être. Nous arrivons vers midi à Shigatse et le moral est en baisse, car la route du retour a été ressentie doublement pénible. Je monte à la Sécurité avec le guide et je fais part de mon désaccord en faisant remarquer au fonctionnaire qui nous reçoit qu'il n'a pas à se substituer aux décisions prises par le pouvoir civil à Lhasa et qu'il se conduit comme en pays occupé. Je crois plutôt que le but de cette opération est de faire payer une amende de 300 yuans à l'agence, un truc qui permet de trouver un peu d'argent liquide.
Nous ne resterons pas à Shigatse et poursuivons notre route vers la frontière népalaise. Après avoir franchi une vingtaine de kilomètres, nous arrivons au village de Narthang.
Le monastère est à 100 m au Nord de la route et peut être manqué tant il ne reste que peu de choses après le passage des Gardes Rouges. Nous accédons dans une cour où nous découvrons quelques bâtiments de faibles dimensions.
Il y avait jadis 3 enceintes qui couvraient plusieurs hectares et dont il n'existe que les bases des murs. Nous discernons l'emplacement des chortens qui contenaient les reliques de saints lamas ainsi que les murs de l'ancien Dukhang qui avait 108 piliers. Il ne reste plus que 40 moines alors qu'il y en a eu plusieurs milliers.
Le nouveau Dukhang à 12 piliers contient une grande statue de Cakyamuni, et à l'étage, deux chapelles de méditations.
Ici Atisha aurait accompli des miracles et les âmes des 16 disciples du Bouddhas disposent ici d'une corde qui leur permet de revenir visiter les vivants.
Ce monastère contenait les planches de bois gravées qui permettaient d'imprimer les livres sacrés des écritures bouddhistes tibétaines, ce qui réclamait beaucoup de place et de main d'uvre.
Près du Dukhang, un petit bâtiment contient un certain nombre de planches et d'objets qui ont pu être récupérés après l'incendie. Ces ouvrages sont à présent re-imprimés en Chine communiste avec des moyens plus modernes. C'est ainsi que les moines nous présenteront des exemplaires de la nouvelle édition chinoise dans les monastères de Lhartse et de Tengyeling.
Nous poursuivons en gravissant un petit col de basse altitude et peu prononcé qui est la ligne de partage des eaux entre le Nyang chu et le Shab chu. Le sommet franchi, nous laissons à notre droite le monastère de Gangchen.
Peu avant Jidding, le chauffeur arrête le véhicule au bord de la route. Pour une raison qui m'échappe le chauffeur nous indique qu'il doit changer le joint spi de l'arbre de transmission au niveau du pont arrière. Il lui manque une masselotte. Il hèle un véhicule qui passait en sens inverse dont le chauffeur lui prête le marteau nécessaire pour effectuer la réparation. Ici il y a un temps pour tout, pas de précipitation, ni signe d'énervement. Ce qui est fait en une demi-heure.
Nous reprenons la route et à Jidding nous tombons sur un contrôle de police qui vérifie les papiers du chauffeur et du véhicule.
Nous tournons à gauche pour suivre une vallée de la rivière Ra chu qui monte au col de Yu Huang la. La vallée est en V et relativement étroite avec quelques moutons ici et là. Après avoir passé 2 villages nous arrivons à un guesthouse isolé sur le bord de la route, à la manière de nos auberges de campagne. Il y a déjà plusieurs véhicules qui sont arrêtés et notre chauffeur et notre guide se joignent aux joueurs installés dans la cour. Le jeu utilise des dés et des petits cailloux blancs que l'on dispose en tas et qui se déplacent où changent de main. Nous ne saurons pas si le gagnant est celui qui les a tous raflés ou tous perdus mais c'est très animé. Nous aurons ici encore un menu tibétain à base de morceaux de yak sautés avec des pommes de terre et accompagnés de riz. Notre chauffeur tombe amoureux d'une fille et ils passeront la nuit ensemble dans une pièce séparée.