Résumé=Nous visitons le monastère de Gyantse en attendant l'arrivée d'un nouveau véhicule. Ensuite descendons la vallée du Nyang chu et visitons Gadong G avant de rejoindre Shigatse.
Le matin nous allons visiter le monastère qui se trouve à l'extrémité d'une grande avenue rectiligne. Nous laissons le fort qui domine la vallée à notre droite. Il semble avoir été reconstruit par les autorités. Il a vraiment fière allure.
Le monastère se trouve à l'extrémité de la ville tibétaine. Il est resté en l'état depuis mon dernier passage: le mur d'enceinte, le Dukhang, le Kumbum, le bâtiment des moines et quelques petits bâtiments annexes en entrant à droite. Le reste de la colline est vide! Nous commençons la visite par le Dukhang ou temple principal.
Le Kumbum est le plus grand chorten du Tibet avec ses 84 chapelles. Olivier craque et ne visitera qu'une seule chapelle.
D'en haut nous avons une vue dégagée sur la vallée du Nyang chu et sur le fort. Il a été repeint extérieurement.
La ferveur populaire ne faiblit pas! Nombreux sont les pèlerins à parcourir le tour du monastère à la longueur de leur corps. Les mains sont protégées par des sortes de mouffles épaisses ou parfois une pièce de bois tenue par une ficelle au poignets. On se met à genoux, les mains touchent le sol puis glissent vers l'avant jusqu'à ce que tout le corps soit allongé sur le sol. On se relève ensuite, on fait deux pas et demi en avant et ainsi de suite.
Il y a trois ans, j'avais vu, sur la route de l'aéroport et Lhasa un groupe de 3 tibétains dont un jeune homme qui ainsi, se jetais au sol, se relevait etc... Le jour où je quittais Lhasa je croisais le même groupe qui arrivait en ville. Ils avaient parcouru ainsi 60km en 3 jours! Hallucinant! Il ne sagit pas de se mortifier inutilement mais de prendre de la distance entre la souffrance physique et lesprit!
Du sommet du Kumbum nous avons une vue dégagée sur la vallée du Nyang chu et sur le fort. C'est alors que nous venons d'arriver au sommet que Yéché surgit soudainement devant nous. Il est arrivé avec le nouveau véhicule, un Toyota modèle 3000 et non 4500 comme prévu au contrat avec un nouveau chauffeur et sa fille qui a conduit toute la nuit.
L'explication est la suivante: Lorsque Tensing a cherché un chauffeur et un véhicule de libre, il n'a trouvé que ce véhicule qui était revenu dans la soirée de la frontière népalaise et dont le chauffeur était en train de prendre une cuite dans un bar de Lhasa. Aussi à minuit, la fille a récupéré son père dans un bar et pendant que celui-ci cuvait son vin couché dans le véhicule, elle a conduit celui-ci toute la nuit jusqu'ici ! Elle était aussi accompagnée par Lobsang et un mécanicien qui a été laissé à la hauteur du véhicule en panne. Le Toyota 4500 ne pouvant être dépanné sur place, devra être transporté à Lhasa pour y être réparé. Le mécanicien est resté au col en compagnie de notre ancien chauffeur et le nouveau véhicule a continué sa route sur Gyantse.
Après le déjeuner nous pouvons donc reprendre notre route. J'avais envisagé de rejoindre la ville de Rinpung. Mais contrairement aux informations contenues dans les cartes chinoises, la route qui mène à Rinpung n'est plus entretenue depuis plusieurs années et plus aucun chauffeur ne l'emprunte. Aussi l'étape de Rinpung doit être abandonnée et nous passons ainsi directement à Shigatse. Il est convenu que Lobsang et la fille du chauffeur nous accompagnent jusqu'à Shigatse où ils prendront le premier bus en partance pou Lhasa.
Le chauffeur, en quittant Gyantse, tient à nous faire visiter dans un village en face de la vallée, la maison d'un ancien propriétaire terrien tibétain qui a été transformée en musée et est dénommée "Pala house". Le mobilier correspond tout à fait à celui que l'on trouve en vente dans les grandes villes. De l'autre côté de l'habitation principale se trouvent celle des domestiques. Il y a un côté propagande que je n'apprécie pas trop.
Lorsque nous nous engageons sur la route de Shigatse, celle-ci est coupée pour cause de travaux et nous sommes déviés vers la piste rectiligne qui longe le fleuve Nyang chu dont le lit est entièrement canalisé.
Sur la rive opposée, à l'Ouest on aperçoit au sommet d'une colline, l'ancien monastère de Tsechen G. J'avais beaucoup de noms de villages à vérifier et je ne pourrai rien faire.
Les abords du canal sont déserts. Les villages sont rares, ou situés loin du lit de la rivière, et comme le moindre rideau d'arbres permet aisément de cacher toute la vue, je suis très déprimé à l'idée de perdre autant d'informations sur ce parcours. Après deux heures de route, à main gauche, un pont traverse le Nyang chu et sur la rive opposée s'étend la ville chinoise de Panam.
Nous décidons ensuite de nous rendre au monastère de Gadong. Nous traversons de multiples villages dans une plaine extrêmement vallonnée. Nous traversons enfin le village de Gadong qui fait près d'un kilomètre de long et arrivons jusqu'au monastère. Celui-ci est assez grand mais pas entièrement reconstruit. Plusieurs équipes où les jeunes femmes sont majoritaires préparent le ciment et montent des murs. Ce monastère est celui ou l'ancien médecin du dalai-lama avait passé son enfance.
Comme le système d'irrigation est très étendu, la route ne fait qu'une succession d'angles droits si bien que je perds rapidement la notion de la direction suivie. Bien que faite de portions rectilignes, la route est fatigante et j'ai hâte de regagner Shigatse. Dans le bas de la vallée, les petits villages traversés réclament un péage. Passé le canal, nous tombons sur la route soi-disant coupée dans les faubourgs Sud de Shigatse et nous rentrons en ville. Je recherche en vain l'hôtel Tensing qui fait face aux halles du marché. Il est en cours de reconstruction. Je pense que les autorité chinoises font tout pour retarder sa mise en service car il avait un succès fou et il faut obliger les touristes à utliser des hôtels chinois du centre ville.
Nous sommes logés dans l'un d'entre eux. Comme dans les autres établissements du genre qui utilisent du personnel chinois immigré, les employés sont désagréables et les chambres sont d'une propreté douteuse. Au rez de chaussée, il y a un magasin de souvenirs et un kiosque Internet. J'observe un Chinois qui semble bien connaître l'utilisation de l'ordinateur mais qui mettra plus d'une demi heure pour taper un texte de 5 lignes.
Malgré l'introduction du pin-yin, l'utilisation des signes chinois est un problème pour le développement de la Chine! Il faut cinq à dix fois plus de temps pour apprendre à lire et à écrire en Chine. Ce qui engendre un retard dans l'instruction que seuls les plus doués arrivent à combler. Si on ajoute à cet archaïsme l'attitude traditionnelle d'orgueil de l'âme chinoise, ce pays est loin de maîtriser le processus de développement du pays vers plus de modernisation.
Nous dînons le soir dans un petit restaurant tibétain qui nous est recommandé par notre chauffeur en pleine ville chinoise. Je fais ici encore une démonstration en cuisine en préparant des frites et de la viande grillée cuite à la française.