Résumé=Nous quittons Nyemo et rejoignons le Brahmapoutre que nous descendons jusquau monastère de Chokorgyetsel et le pont. Sur la rive sud passons le col de Kampa la, longeons les rives du lac Yamdrok avant de visiter Samdring G. Dans le col de Karo la, le pont arrière du Toyota rend l'âme. Nous arriverons tard dans la nuit à Gyantse!
Nous quittons Nyemo avec un ciel couvert. Nous traversons à nouveau Lhundrupgang et continuons plein sud vers le Brahmapoutre.
Nous traversons un carrefour de 4 vallées pour nous engouffrer dans celle qui est la plus étroite et qui descend la rivière Nyemo ma chu.
La vallée se rétrécit franchement avant de déboucher dans la vallée du Brahmapoutre. Celle-ci est également en V prononcé et 20 kilomètres plus loin,
passé le village de Tön devient vraiment très étroite. A cet endroit, pas de cascade mais nous pouvons imaginer que le fleuve doit être profond et la vitesse des eaux importante.
Après ce passage, la vallée se transforme en large plaine. Les cultures réapparaissent avec de nombreux villages de chaque côté de la vallée. Un pont conduit à une large vallée qui s'ouvre sur la rive Sud du Brahmapoutre.
Nous poursuivons et arrivons dans un village où nous visitons le monastère de Chökor Gyetsel.
Il est de dimension modeste, légèrement en aplomb au nord de la route et peut être manqué. Il y a deux chapelles ; derrière la seconde, une pièce où aurait dormi le Dalaï-lama.
Nous reprenons la route et continuons à descendre le Brahmapoutre jusqu'au pont sur le Brahmapoutre.
Nous le franchissons, cette fois ci, en sens contraire. Nous poursuivons sur quelques kilomètres en remontant le fleuve sur sa rive Sud. Au second village la route qui mène à Gyantse, notre prochaine étape, remonte vers le col de Kampa la.
La pente est raide et fait de nombreux lacets avant d'arriver au sommet. Au sommet de celui-ci, nous avons une des plus belles vues du Tibet car au Sud se profile la longue chaîne de l'Himalaya. Malheureusement le temps n'est pas propice et assez couvert et frais malgré la présence du soleil. Le guide et le moine déposent ici aussi des lungtas. Le guide tient absolument à faire brûler des branches de genévriers qu'il a emportées avec lui mais il y a trop de vent. La vue sur le lac Yamdrok est toujours aussi impressionnante et suffit à notre plaisir.
Nous redescendons au niveau du lac par un grand nombre de lacets. Nous le longeons jusqu'au village de Pelti Dzong.
Il y a toujours les traces des ruines de l'ancien fort détruit et un nouveau lhakhang est en construction au centre du village.
|
|
Nous continuons vers le sud et passé une boucle du lac, au milieu d'une immense prairie, il y a quelques tentes qui nous incitent à nous arrêter pour déjeuner. Nous déjeunons et reprenons la route. Première alerte : nous crevons et devons changer de roue. Arrivés à la Préfecture de Nakartsé, nous déposons notre roue chez un garagiste situé à une extrémité de la ville. Cette ville est restée encore entièrement tibétaine, les constructions récentes ne choquent pas.
Nous prenons la route vers l'est pour nous rendre au monastère de Samding. Il a la forme d'un L. C'est une bâtisse très imposante située à flanc de montagne. Le petit temple abrite une statue de Bouddha de plus de 10m de haut.
Le second plus imposant est en cours de construction et il y a une grande quantité de matériaux de construction dans la cour.
Nous revenons sur Nakartse où notre roue de secours a été réparée.
Nous prenons alors la route pour le col de Karo la. Nous grimpons par une route qui suit la rive Nord de la rivière, une route sans lacet. Malheureusement, à 3 kilomètres du sommet, près de l'emplacement où se déroula la bataille qui ouvrit la route de Lhasa aux troupes de Younghusband en 1904, le pont arrière du Toyota cède. Je suppose que le circlip qui maintenait l'arbre dans le pont a du céder. Le chauffeur arrive à ré-emboiter l'arbre mais nous ne parcourons que 10 mètres.
La situation est critique. Le GPS indique 5200 mètres et la nuit va tomber dans une heure. Notre chauffeur couché sous le véhicule essaie bien de remettre l'arbre en place mais celui-ci refuse de se placer à fond, et de toute façon, compte tenu de la nature de la panne, tout espoir de réparation sur place semble inutile. A Nakartsé, le garagiste qui a réparé notre pneu avait indiqué qu'un bus faisait la route de Gyantsé en fin de journée. Le portable ne fonctionne pas à cet endroit ! J'ai bien peur de devoir quitter notre chauffeur définitivement. Celui-ci reste sous le véhicule bien affairé ! Il est décidé que le guide nous accompagne jusqu'à Gyantse et que le chauffeur attende sur place la pièce qui doit lui faire reprendre la route. Quand le bus enfin se présente, le soleil est en train de se coucher, et il est plein à craquer. Le chauffeur du bus nous demande alors d'attendre le petit camion qui le suit avec une partie des bagages. Quand il arrive, nous montons un peu en surnombre, il y a déjà un groupe de 3 jeunes touristes américaines près du chauffeur. Après avoir parcouru un km, catastrophe! Je fais arrêter le camion, j'ai oublié la caméra dans le Toyota! Je descends du véhicule et parcours ce kilomètre en courant à petites foulées. Malgré l'altitude pas de problème quand il s'agit de descendre. Mais dans l'autre sens, je m'essouffle rapidement, et j'éprouve de grandes difficultés à progresser. Heureusement pour moi, un camion militaire chinois me dépasse et s'arrête. Je peux monter et je vais parcourir les 600 derniers mètres en stop. Ouf !
Mais les émotions de la journée ne sont pas terminées. Nous descendons le col dans une vallée toujours étroite, qui débouche dans une grande vallée Nord-Sud que nous allons suivre vers le sud pendant 20 à 30 kilomètres. Dans la pénombre nous passons l'embranchement de la piste qui mène au monastère de Ralung. Nous discernons ce dernier à mi-pente à environ 5 kilomètres de distance à vol d'oiseau. J'enrage de ne pas pouvoir le visiter. Non seulement la visibilité se réduit mais la nuit tombe. Lorsque nous arrivons dans la vallée du Nyeru chu, la neige commence à tomber. C'est alors que nous découvrons que les essuie-glaces ne fonctionnent pas. Au début le chauffeur s'arrête tous les kilomètres pour chasser la neige, mais celle-ci redouble et obstrue toute visibilité en quelques secondes seulement. La soirée s'annonce mal car nous longeons un ravin à notre gauche. Vitre ouverte et la tête penchée à l'extérieur, le chauffeur poursuit sa route sans vraiment ralentir!
La rivière se termine par un grand lac et un complexe hydro-électrique important.
Je commence à me faire du souci pour notre vie, mais la chance nous aidant, nous arrivons vers 22h00 dans la ville chinoise de Gyantsé où nous trouvons un guesthouse et un restaurant sans problème à proximité de la gare routière. Le guide téléphone longuement à Tensing car, ou notre chauffeur peut réparer sur place et rallier Gyantsé demain soir, ou un véhicule de remplacement doit être recherché. Nous irons nous coucher avec quelques appréhensions concernant notre futur destin. L'hôtel est agréable. Nous faisons connaissance dans le hall avec un groupe d'Anglais qui font un pèlerinage sur les lieux de l'expédition Younghusband. Ils ont beaucoup de problèmes: la plupart des campements de l'armée des Indes sont à présent des terrains militaires chinois.