Résumé = Après le vol Chengdu Chamdo, le matin, nous franchissons 2 cols avant de retrouver le Mekong que nous allons descendre puis traverser avant d'atteindre Drayab où nous déjeunons .
L'après-midi nous visitons son monastère et remontons le Mékong jusqu'à Chamdo, la capitale régionale du Kham (ou de l'Est du Tibet).
Chengdu, Hôtel Potala. Gao li kiang veut que nous arrivions à l'aéroport deux heures avant le départ du vol. Il nous fait donc réveiller à 5h30. Après avoir fait rapidement notre toilette et rassemblé nos bagages nous descendons prendre pour la dernière fois un petit déjeuner simplifié dans cette grande salle à manger qui ressemble à un petit théâtre et dont la scène représente une immense fresque avec le Potala en relief. Notre ami nous attend dans le hall et nous partons dans le petit minibus de l'agence. A l'aéroport, le personnel présent forme de petits groupes en attendant la prise de service! Nous sommes les premiers pour enregistrer nos bagages puis nous prenons congé de notre ami chinois qui a tout fait pour rendre notre séjour à Chengdu agréable. Il a un peu la mine sereine et les traits du Dalaï-lama et une stature de près de 1m85 ce qui est encore inhabituel en Chine. Nous avons fait des tas de promesses ensemble.
Nous aurons le temps de flâner dans le vaste hall gris métallisé qui ressemble, en plus petit, à celui du nouvel aéroport de Hong Kong. Nous avons le temps de prendre encore un café; Olivier fait un meilleur choix que moi, qui me contente d'un ordinaire auquel j'ajoute comme d'habitude en voyage quelques pincées de "Nestlé Cappucino". Nous nous dirigeons au bout du hall avec nos bagages puis accédons sur la gauche à la salle d'embarquement 40. Le Boeing 737 parait tout petit, mais nous sommes près d'une fenêtre bâbord.
La première partie du vol survole des paysages de petites montagnes avec des cultures en terrasses mais progressivement nous allons nous trouver au-dessus d'une mer de montagnes dont les cimes, voisines de 6000 mètres, sont couvertes de neige. C'est impressionnant et fait mieux comprendre combien l'accès au Tibet fut toujours difficile et l'isolement de la culture tibétaine. Après une demi-heure de vol au-dessus de ces sommets enneigés, des vallées Nord-Sud se précisent et l'avion va plonger assez sèchement sur la gauche, suivre l'axe d'une large vallée et atterrir.
Le ciel est bleu mais la température est fraîche, voisine de 10 degrés. Nous sommes sur un petit aérodrome. Le guide et le chauffeur nous attendent comme prévu avec une pancarte et de grands sourires. Ils nous apprennent que la route du Sud est à nouveau coupée mais qu'elle sera peut-être ouverte dans quelques jours. Cette nouvelle nous laisse indifférents. Nous sommes inconscients, trop heureux de fouler cette terre nouvelle. Ils sont passés par la route du Nord après avoir quitté Lhasa une semaine plus tôt. Après avoir récupéré et chargé nos bagages nous prenons la route de Chamdo. A mi-chemin une route mène à Drayab. Comme Drayab est prévu dans notre programme, je leur suggère de visiter aujourd'hui le monastère de Drayab avant de relier Chamdo. Ma proposition est acceptée.
La vallée que nous remontons est assez large et sans aucune végétation visible. Au bout de 20 minutes, elle devient brusquement plus étroite. Nous passons un pont qui mène sur la rive Est de la rivière. Nous remontons cette rivière puis la vallée fait une courbe sur la droite. Nous arrivons à un croisement qui indique une route menant à Luolang vers l'ouest. Nous poursuivons dans la direction nord-est et la route commence à monter.
Nous passons un petit col puis nous prenons une vallée vers l'Est. La vue sur la vallée que nous venons de quitter est remarquable.
Une série de grands lacets nous mène au col de Chomo la à 4475m d'altitude. Les cimes enneigées des massifs montagneux apparaissent. La température est voisine de zéro!
En descendant le col, une nouvelle série de lacets traverse plusieurs hameaux qui portent tous le nom de Yuché jusqu'à atteindre le lit d'une rivière que nous descendons à droite puis à gauche. La vallée est bien en V et relativement étroite. Il y a quelques arbres, des cultures d'orge et des habitations (toujours Yuché).
Dix kilomètres plus loin, nous traversons le village de Kyitang. Peu après, nous traversons la rivière le Ser chu qui remonte vers le Nord.
Nous la suivons un moment puis commençons à monter. La route grimpe sur le flanc Est de la vallée du Ser chu en direction du dernier col de la journée. Il y a de beaux paysages à photographier sur notre gauche.
Notre route va franchir, par une saignée, la barre rocheuse qui nous séparait de la vallée du Mekong et nous allons basculer dans une grande descente rectiligne de près de 10 kilomètres vers le fond de cette vallée. Nous avons alors une vue plongeante sur notre droite assez spectaculaire. La vallée est entièrement désertique, excepté quelques rares oasis de verdure, situées à l'est du fleuve.
En bas de cette descente nous rejoignons la route qui suit le lit du Mékong et mène à Chamdo au Nord ou à Drayab au sud. Nous abandonnons la route entretenue pour prendre une piste en caillasse qui longe le fleuve en direction du sud; la vallée reste toujours en V bien prononcée.
Nous passons trois affluents de la rive est du Mékong. A l'intersection, ces vallées latérales s'élargissent, et des cultures en terrasses entourent des villages tibétains. De petits ponts métalliques de 1m de large franchissent le Mékong et permettent d'atteindre les villages depuis la nouvelle route.
Nous pouvons voir encore l'ancienne piste qui longe le fleuve à l'Est et croisons plusieurs groupes de tibétains conduisant des yaks chargés sur cette rive. Nous arrivons au pont de Drentsa druka qui franchit le Mékong et que nous empruntons. La route suit encore le fleuve sur quelques kilomètres avant de tourner sur la gauche pour remonter un affluent qui vient de Drayap.
Nous traversons une vallée qui arrive de l'est au village de Towa. La route peu après entre dans Drayap. Nous passons quelques bâtiments modernes de part et d'autre de la route puis nous arrivons dans une ville en construction dont le niveau est à environ 1 mètre au-dessus de l'ancienne route. Comme si nous entrions dans cette ville en suivant le lit de la rivière. Nous avons arrêté le véhicule pour déjeuner mais il faut une échelle ou passer par des escaliers pour atteindre le niveau du trottoir et des boutiques ! Le monastère est 300m plus au Nord, à gauche. Après avoir pris notre premier déjeuner tibétain, nous traversons en sens inverse Drayap pour reprendre une piste qui mène à l'entrée du monastère.
Après avoir franchi le porche et une première cour nous arrivons dans une seconde ou se trouve le bâtiment principal. Ici le Rinpoche (le supérieur du monastère) est en exil en Allemagne et les moines en nombre réduit font de leur mieux pour restaurer, entretenir et reconstruire de nouveaux bâtiments. Nous visitons aussi les chapelles de l'étage.
Les moines nous montrent une photo de l'ancien monastère et nous offrent du thé tibétain et quelques beignets à la cuisine. Le bâtiment a un caractère austère qui montre bien que tout est reconstruit à l'identique. En quittant le monastère nous jetons un dernier coup d'oeil sur la ville.
Nous quittons alors Drayab pour reprendre la route défoncée jusqu'à la jonction de Chamdo. Il y a très peu de trafic. Nous croisons un camion! Nous retrouvons enfin la route cimentée, elle suit les méandres du fleuve et la vallée est plutôt encaissée et sauvage.
Nous passons trois villages et une cimenterie avant d'atteindre Chamdo dans la soirée. La ville ancienne était située à l'intersection du Mekong et du Ngom chu. La ville moderne déborde sur les deux autres rives. Les Chinois ont construit de nombreuses tours qui défigurent le paysage et masquent les bâtiments du monastère.
Nous traversons deux ponts avant d'entrer dans une nouvelle banlieue située au sud-est de la ville. Nous trouvons des chambres dans un petit hôtel. Nous dînons dans un restaurant situé à proximité. Ce soir là, comme pendant tout le reste du voyage, nous allons rédiger un compte rendu de la journée et noter les points GPS, souvent dans des conditions inconfortables. Cela prend une à deux heures quotidiennement.